Clearview AI devra payer 5,2 millions d’euros pour ne s’être pas conformée à une décision de la CNIL
Condamné en octobre à une lourde amende, le site américain de reconnaissance faciale Clearview AI n’a ni réglé l’amende ni cessé sa collecte de photos. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a donc décidé de lui réclamer une astreinte de 5,2 millions d’euros, selon un communiqué publié mercredi 10 mai sur le site du gendarme français des données personnelles.
Les technologies de cybersurveillance sont de plus en plus discrètes, invasives, dangereuses pour nos droits. Des Etats les utilisent pour cibler des militants, des journalistes et d'autres membres de la société civile. Derrière ces attaques numériques, il y a des vies humaines.
Le documentaire d’Amnesty International donne la parole aux victimes de logiciels espions, aux experts ainsi qu’aux journalistes qui ont révélé le plus gros scandale d’espionnage depuis l’affaire Snowden. Enquête sur le secteur opaque de la cybersurveillance.
À l’ère numérique, nos existences sont de plus en plus régies par les algorithmes. Par-delà les écrans, enquête sur le "capitalisme de surveillance" et ses dangers, nourrie d’analyses de chercheurs et de témoignages d’utilisateurs.
Via Thierry Joffredo :)
Technopolice publie aujourd’hui son premier guide pour lutter contre la vidéosurveillance sur la voie publique. Celui-ci ne se veut en aucun cas exhaustif : il détaille les différentes actions possibles ou déjà employées par des collectifs ou des personnes seules pour lutter contre l’installation de caméras dans nos rues. Il a aussi vocation à être modifié et critiqué. Aidez-nous à l’améliorer en nous envoyant un mail à contact@technopolice.fr ou directement sur le forum Technopolice.
Que ce soit pour des raisons publicitaires, de pressions étatiques ou dans les cas de violences conjugales, les applications de suivi menstruel peuvent avoir un effet sur l’accès des femmes à l’avortement
Un récente étude estime qu'en Europe, nous sommes géolocalisés plusieurs centaines de fois par jour. Un chiffre inquiétant, mais largement en dessous des résultats américains.
Des informations personnelles sur chaque internaute, diffusées plusieurs centaines de fois par jour à des milliers d’entreprises : pour la première fois, L’Irish Council for Civil Liberties (ICCL), une organisation non gouvernementale irlandaise très active dans la protection de la vie privée, révèle des données chiffrées sur la pratique publicitaire des enchères.
Des sénateurs ont remis un rapport sur la reconnaissance faciale. Ils assurent s’opposer à une société de surveillance, en annonçant diverses lignes rouges. Mais ils entrouvrent la porte à des tests dans l’espace public et souhaitent identifier les ressorts pour une meilleure acceptabilité de cette technique biométrique.
L’espace public, futur terrain de jeu pour la reconnaissance faciale ? En tout cas, un possible terrain d’expérimentation. C’est ce que préconise un tout récent rapport sénatorial sur le sujet, qui prétend lister trente propositions « pour écarter le risque d’une société de surveillance ». Même si, paradoxalement, le rapport liste pourtant des pistes allant dans cette direction.
Dans une tribune publiée par Next INpact, Naphsica Papanicolaou, chargée de plaidoyer chez Wikimédia France, prône une « interdiction claire et simple » de l'utilisation des systèmes d'identification biométrique dans l’espace public. Un vœu exprimé dans le contexte du futur règlement européen sur l'IA.
Deux études montrent comment la désactivation des cookies peut être contournée pour continuer à suivre et profiler les utilisateurs du Web, notamment dans le secteur de la santé.
Cartographier l’imbrication des multiples fichiers qui étiquettent nos rapports avec l’administration mais aussi, souvent à notre insu, toutes sortes d’actes de la vie quotidienne relève d’un exercice périlleux. Les interconnexions sont multiples : automatiques, discrètes, parfois secrètes. L’intense complexification de cette toile informatique peut d’ailleurs expliquer sa banale acceptation par la population : imaginez qu’on ajoute à cette carte les fichiers commerciaux tirés du braconnage massif effectué par les géants du big data qui aspirent sans arrêt les données personnelles. Impossible d’être exhaustif sans perdre en clarté. C’est pourquoi seules quelques situations-clés sont ici présentées, modestes échantillons de nos vies désormais numérotées.
Vidéosurveillance, bracelet connecté, application vérifiant l’apparence des hôtesses d’accueil… Sur le lieu de travail, la technologie est aussi un outil de management et de contrôle. Les cas d’utilisation des nouveaux outils technologiques contre les salariés se multiplient.
« Il faudra trouver des moyens pour assurer la sécurité sans la reconnaissance faciale », a expliqué Cédric O à la mission d’information sur la reconnaissance faciale, rapporte Public Sénat.
Une nouvelle étude conclut que « les caméras ne sont pas forcément d’une grande utilité pour l’élucidation d’enquêtes du quotidien », relève la Gazette des Communes. Commandée par le Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN), elle a été menée par Guillaume Gormand, chercheur associé au Centre d’études et de recherche sur la diplomatie, l’administration publique et le politique.
Entre fin 2013 et début 2020, le nombre de caméras de vidéosurveillance dans les cinquante villes les plus peuplées de France a été multiplié par 2,4, passant de près de 4 800 à plus de 11 400. Poussées par l’Etat à s’équiper, au travers du fonds interministériel de prévention de la délinquance, les collectivités y voient un outil indispensable dans la dissuasion et l’élucidation des crimes et des délits. Les scientifiques, eux, ne cessent de démontrer dans leurs enquêtes la faible efficacité de ces caméras très onéreuses. Dans un rapport consacré aux polices municipales publié en octobre 2020, la Cour des comptes enfonce le clou, estimant que l’efficacité n’est pas prouvée, pour des coûts importants.
« Les enregistrements de vidéoprotection contribuent à la résolution d’enquêtes judiciaires, en apportant des indices ou des preuves, mais dans des proportions particulièrement ténues, explique le chercheur. Cela représente une part de 1,13 % sur l’ensemble du corpus d’enquêtes judiciaires observées ou, en ne retenant que les affaires élucidées, une proportion de 5,87 %. »
le déploiement toujours plus massif d’équipements de vidéosurveillance semble moins répondre à une vision rationnelle de l’outil qu’à des priorités politiques. L’Etat en fait une importante promotion d’un point de vue idéologique, économique et juridique depuis les années 2000.
Cet article explique la dépendance des grands médias en ligne à la publicité ultra ciblée, la « publicité de surveillance ».
Et explique comment certains grands médias s'activent pour contrer des lois de régulation de la collecte de données.
La grande question pour les médias peut être : comment créer une presse gratuite et indépendant qui ne dépende pas sur une collecte massive de données ?
Puisqu’il ne peut être question d’obtenir un quelconque consentement dans les espaces publics, la reconnaissance biométrique devrait être de facto interdite dans l’Union. C’est du moins ce que suggère la législation européenne.
Ils demandent notamment le remboursement des revenus générés grâce à la collecte et à l’utilisation des données de géolocalisation, ainsi que des amendes, d’un montant non précisé.
Des années 1980 aux années 2000, entre une économie mondialisée dominée par les marchés financiers et les difficultés des puissances publiques à tenter d’en réguler les effets sur les sociétés et les individus, le capitalisme est entré dans une crise complexe qui contredit la doxa de l’autorégulation. Parmi les déclencheurs figurent l’excès de financiarisation des secteurs de l’économie de services, la tension entre la surproduction et la paupérisation d’une partie croissante des classes sociales, l’accentuation des dégâts environnementaux de l’industrie et de la consommation de masse, les antagonismes géopolitiques entre richesse, pauvreté et accès aux ressources (matières premières et ressources vitales).
La CNIL a constaté ces dernières années une augmentation significative des dispositifs de vidéo dite « intelligente » ou « augmentée » dans les lieux ouverts au public. Afin d’accompagner leur déploiement dans le respect des droits des personnes, elle soumet un projet de position à consultation publique jusqu’au 11 mars 2022.
Il y a 70 ans, la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaissait le droit à la vie privée comme l’un de ses principes fondamentaux. Or le développement de technologies très intrusives, notamment en matière de surveillance de masse, n’est pas toujours assorti de garanties.