Dans les débats politiques au sujet du Web et du numérique en général, on parle souvent d’« algorithmes ». Il n’est peut-être pas inutile de revenir sur ce qu’est un algorithme et sur ce qu’il n’est pas. Si vous êtes informaticien·ne, vous savez déjà tout cela, mais, si ce n’est pas le cas, vous apprendrez peut-être ici une chose ou deux.
« Un algorithme est une suite de décisions. Un algorithme, c’est un ensemble d’étapes qu’on va suivre pour un certain but. Choisir le but est déjà une décision. (Quel est le but des algorithmes de recommandation de YouTube ? Probablement de vous faire rester le plus longtemps possible, pour que vous avaliez davantage de publicité.) Mais choisir les étapes est aussi une décision. Rien dans le monde numérique ne se fait tout seul : des personnes ont décidé de l’algorithme. Que les recommandations de YouTube soient issues d’un humain qui vous observerait et déciderait, ou d’un programme automatique, dans les deux cas, c’est la décision de YouTube. Et il y a donc bien « éditorialisation ». YouTube n’est pas neutre. Même chose évidemment pour le moteur de recherche de la même entreprise, Google. Il classe les résultats en fonction de ce que Google a décidé, lors de l’écriture du programme. (Notez que c’est bien ce qu’on demande à un moteur de recherche : s’il trouvait 10 000 résultats et ne les classait pas, on serait bien ennuyé·e.) »