Dans ce rapport de l'ANCT : définition de l’éloignement du numérique, de l’analyse comparative de ses différentes mesures, et de l’identification des principaux facteurs associés.
Certains Français sont victimes d'illectronisme : ils font face à des difficultés face aux démarches informatiques. Ce mal du XXIe siècle touche aussi les jeunes.
Sociologue et professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8, Fabien Granjon a étudié les usages de l’informatique connectée dans les classes populaires. Le constat est sans appel. Comme dans toute pratique sociale ordinaire, les usages du numérique connecté n’échappent à la règle. Le capital culturel a un impact direct sur ces derniers. Loin d’être une solution miracle pour une démocratisation de l’accès à la culture, le numérique aggrave les inégalités.
Points saillants :
« il me paraît très important de rappeler que les inégalités numériques n’ont précisément rien de numérique. Elles sont fondamentalement des inégalités sociales qui s’imposent à la pratique du numérique, pratique dont on ne voit pas pourquoi elle échapperait à la dynamique inégalitaire qui traverse nos sociétés de part en part.»
« Toutes les enquêtes montrent que le capital culturel est un facteur clé pour comprendre la manière dont les TNIC sont appropriées. Et ce pour une raison simple : les pratiques du numériques sont des pratiques culturelles. »
La « fracture numérique » ne dit pas tout.
Aussi serait-il préférable de parler d’inégalités sociales-numériques – plutôt que de « fracture numérique », quel qu’en soit le « niveau » – et d’envisager celles-ci comme s’insérant au sein de rapports sociaux de classe.
Ils sont souvent très équipés en smartphones et à l’aise sur les réseaux sociaux, mais une partie des jeunes Français manque de compétences numériques, nourrissant les inégalités d’accès à l’emploi