À l’occasion de la conférence « Communs numériques : vers un modèle numérique européen souverain et durable ? », des acteurs publics et des représentants du monde du logiciel libre, de l’open source et des communs ont échangé sur les meilleures manières de faciliter et étendre leurs collaborations.
Intéressante intervention d'Henri Verdier avec un angle de vue des communs, de la souverainté numérique européenne, la vie privée, etc.
Morceaux choisis :
« Ce que nous sommes en train de travailler là, et ça va se faire concrètement, puisque tu veux des mots concrets, ça va aboutir par une fondation européenne au bénéfice des communs numériques, c’est de dire que la seule réponse à la domination des grands monopoles, la seule réponse à la capture à nouveau d’Internet par des États, ça n’est pas forcément de fabriquer des monopoles européens. Il ne faut pas forcément opposer un Google européen à Google, un Facebook européen à Facebook. On peut aussi rêver d’un monde où il n’y aura pas de monopoles, où il n’y aura pas de capture, où il n’y aura pas d’emprisonnement des gens. Et, pour ça, il faut juste des politiques publiques à tous les niveaux, plus engagées avec les communs, et je dis bien avec les communs. C’est-à-dire qu’il faut à la fois apprendre à contribuer nous-mêmes, à s’en servir réellement. »
=> Vous avez parlé d'éducation émancipatrice au numérique ?
« Quelle est la seule différence entre un monde de consommation pure et un monde d’ouverture, d’engagement, de coopération réelle ? Pour de l’ouverture, de l’engagement, de la coopération réelle, il faut des gens qui sachent de ce dont ils parlent ; il faut des gens à la fois concernés et compétents. »
Les universités françaises sont-elles en capacité de se passer des outils des GAFAM ? Alors que le milieu universitaire est l’un des berceaux d’internet et des infrastructures physiques du réseau, les millions d’utilisateurs qu’elles brassent attirent les géants du numérique comme Google, Microsoft ou Zoom.
On parle d’informatique souveraine, lorsque l’informatique sur des points stratégiques est contrôlée par l’État ou une entreprise de la nation. Concrètement lorsque mes élèves et moi-mêmes sommes tributaires de Office365, propriété de Microsoft, société américaine, nous ne pouvons pas parler de souveraineté informatique. En outre, nous utilisons Ecoledirecte de la société française Aplim. On peut parler dans le relatif de souveraineté. Pourquoi relatif ? Tout simplement parce que si le développement est français, les serveurs sont peut-être aux États-Unis, les routeurs d’une autre nation, tout comme les ordinateurs ou les smartphones que nous utilisons.
Digital sovereignty has become a hotly debated concept. The current convergence of multiple crises adds fuel to this debate, as it contextualizes the concept in a foundational discussion of democratic principles, civil rights, and national identities: is (technological) self-determination an option for every individual to cope with the digital sphere effectively? Can disruptive events provide chances to rethink our ideas of society – including the design of the objects and processes which constitute our techno-social realities? The positions assembled in this volume analyze opportunities for participation and policy-making, and describe alternative technological practices before and after the pandemic.